"Il n'y a pas de raison que la France continue d'être généreuse avec ce pays", a pour sa part estimé Gérald Darmanin.

Astrid Panosyan-Bouvet à Paris, le 5 mars 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Face au refus de l'Algérie d'accepter le retour d'un certain nombre d'Algériens expulsables demandé par Paris, la France a décidé d'apporter des "réponses graduées", dont la réduction des visas de travail pour les travailleurs algériens, a indiqué mardi 18 mars la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.
Après le rejet de cette liste, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a promis lundi soir une "réponse graduée", en disant "regretter que l'Algérie refuse d'appliquer le droit international" . Interrogée mardi matin sur RTL pour savoir si cela pouvait passer par une restriction des visas de travail pour les travailleurs algériens, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a répondu : "Je pense que ça fait partie des ripostes graduées, effectivement".
"La première piste, c'est de regarder le traité de 2007 sur les visas pour ceux qui détiennent des passeports diplomatiques et qui viennent régulièrement en France", a-t-elle précisé. Par ailleurs, "le traité de 1968 dont on a parlé montre que l'Algérie bénéficie aujourd'hui d'exonérations exceptionnelles qui pouvaient se justifier quelques années après les accords d'Évian mais qui ne se justifient plus aujourd'hui", a-t-elle ajouté.
La fin des visas diplomatiques ?
Invité sur TF1 mardi matin, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a estimé que l'Algérie devait "entendre la volonté de la France" sur le retour en Algérie de ses ressortissants expulsables. "Notamment dangereux, notamment après l'attentat de Mulhouse" , perpétré le 22 février par un Algérien en situation irrégulière et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, a-t-il ajouté.
Se disant "tout à fait favorable à la riposte graduée" évoquée par Bruno Retailleau, il a plaidé pour le rappel de l'ambassadeur français en Algérie et à la "fin des visas diplomatiques".
"Il faut mettre fin à cela. Il n'y a pas de raison que la France continue d'être généreuse avec ce pays ", a ajouté le garde des Sceaux.
Fin février, le Premier ministre François Bayrou avait menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, l'ancienne puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi, si, dans un délai de six semaines, l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.
Toutefois, début mars, le président français Emmanuel Macron avait paru vouloir jouer la carte de l'apaisement en se disant "favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier" cet accord.
4 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer