
La salle du conseil des membres de la BCE (Crédits: BCE)
par Claudia Fontanive-Wyss, Portfolio Manager, Vontobel
La Banque centrale européenne (BCE) devrait abaisser son taux de dépôt de 25 points de base, à 2,25 %, conformément aux attentes actuelles du marché. L'inflation devrait revenir vers – voire passer sous – l'objectif de 2 % d'ici 2026, renforçant ainsi les arguments en faveur d'un assouplissement monétaire. Toute pression inflationniste liée aux droits de douane semble pour l'instant temporaire.
La révision à la baisse du PIB dans les dernières projections économiques de la BCE suggère que les inquiétudes concernant la croissance prennent désormais le pas sur les risques d'inflation. Ce glissement de priorité plaide pour une politique plus accommodante.
À mesure que les taux se rapprochent de la fourchette neutre, estimée entre 1,75 % et 2,25 %, le Conseil des gouverneurs pourrait abandonner les références à une politique « restrictive ». Pour éviter toute interprétation trop « faucon » de la part des marchés, ce changement devrait s'accompagner d'un langage plus accommodant, réaffirmant l'approche dépendante aux données et décidée réunion par réunion, tout en maintenant toutes les options ouvertes.
Contrairement à la Réserve fédérale américaine, qui a ralenti son resserrement quantitatif (QT), la BCE ne devrait pas modifier sa politique de bilan lors de la prochaine réunion. Les programmes APP et PEPP continuent de s'éteindre de manière passive, et les remboursements des TLTRO sont désormais terminés. Néanmoins, la BCE pourrait réaffirmer sa volonté d'activer l'instrument de protection de la transmission (TPI) si les conditions de marché le nécessitent, et envisager une pause du QT ou un retour des opérations de crédit pour rendre sa politique plus accommodante si nécessaire.
La récente appréciation de l'euro face au dollar américain, combinée aux évolutions tarifaires, pourrait également influencer indirectement les décisions de la BCE à travers les attentes de croissance et d'inflation, ainsi qu'une désinflation importée via les prix des matières premières et de l'énergie. Cela pourrait justifier davantage de baisses de taux que ce que les marchés anticipent actuellement.
Certaines analyses ont abaissé leurs prévisions de taux terminal jusqu'à 1,25 %, un scénario que nous considérons comme baissier. Nous estimons pour notre part que le taux terminal sera plus proche de la borne inférieure estimée par la BCE.
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