PARIS, 15 avril - La production et la consommation mondiales de vin ont atteint des niveaux historiquement bas en 2024, alors que les conditions météorologiques extrêmes, les tensions économiques et les prix élevés ont pesé sur le secteur, a déclaré mardi l'Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV).
Ces mauvais résultats surviennent alors que de nombreux producteurs de vin à travers le monde sont menacés par les Etats-Unis, le plus grand marché d'exportation au monde en valeur, de droits de douane significatifs.
La consommation de vin a reculé de 3,3% en 2024 à l'échelle mondiale pour atteindre environ 214 millions d'hectolitres (mhl), soit son niveau le plus bas depuis 1961, indique l'OIV dans son rapport annuel sur le secteur. La demande s'est en effet affaiblie sur les principaux marchés en raison de la hausse des prix.
Selon l'organisation, des changements générationnels dans le comportement des consommateurs et les habitudes sociales, ainsi qu'une baisse de la consommation chinoise, autrefois moteur de la demande, ont joué un rôle majeur dans la baisse constante observée depuis 2018.
La production mondiale de vin a chuté de 4,8% en 2024 à 226 mhl, au plus bas depuis plus de 60 ans et en deçà de l' estimation initiale de l'OIV, qui tablait en novembre dernier sur 227-235 mhl.
Un hectolitre équivaut à 133 bouteilles de vin.
Comme en 2023, des conditions météorologiques défavorables et des maladies de la vigne ont impacté la production, notamment en Europe et dans certaines parties de l’hémisphère sud.
La surface totale du vignoble mondial a diminué de 0,6% pour atteindre 7,1 millions d'hectares en 2024, soit la quatrième année consécutive de baisse. Ce recul, précise l'OIV, s'explique notamment par la disparition de vignobles sur les deux hémisphères et touche tous les types de raisins, qu'ils soient destinés à la production vinicole ou non.
L'Italie, premier exportateur mondial de vin en volume, a été le seul pays parmi les sept premiers vignobles du monde à enregistrer une croissance positive, à 0,8%.
Cependant, la hausse des prix moyens a compensé la réduction des volumes et contribué à soutenir le marché en termes de valeur.
Le commerce international du vin, bien qu'à son niveau le plus bas en 2024 en volume depuis 2010, a en effet progressé en valeur, les segments haut de gamme se montrant plus résilients.
Les exportations ont totalisé 99,8 millions d'hectolitres, soit un niveau équivalent à celui de 2023, mais en baisse de 5% par rapport à la moyenne quinquennale. La valeur des exportations a elle augmenté pour atteindre 35,9 milliards d'euros, portée par des prix demeurés stables mais toujours à un niveau record, à 3,60 euros le litre en moyenne.
Sur ce total, la valeur des importations de vin aux États-Unis s'est élevée à 6,3 milliards d'euros l'an dernier, en hausse de 1,6% par rapport à 2023, loin devant le Royaume-Uni avec 4,6 milliards d'euros et l'Allemagne avec 2,5 milliards d'euros.
(Reportage Sybille de La Hamaide, version française Kate Entringer)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer