Claudia Buch, responsable de la supervision bancaire à la Banque centrale européenne, avait bien prévenu que l’utilisation du «compromis danois», serait examinée au cas par cas. BNP Paribas pourrait bien en faire les frais. La BCE aurait ainsi émis une opinion négative sur l’utilisation de cette règle par la banque française dans le cadre de son rachat d’Axa IM, a révélé Bloomberg.
Ce compromis danois permet de limiter la charge en capital des filiales d’assurance détenue par les banques. BNP Paribas avait indiqué que le rachat d’Axa IM se ferait par le biais de sa filiale BNP Paribas Cardif, ce qui aurait eu pour effet indirect de diminuer le coût du capital de l’acquisition. Après la publication de cette information, le titre BNP Paribas s’est replié de 2,4% en Bourse vendredi alors que l’action était en légère hausse auparavant.
Contactée par L’Agefi, la banque française, qui ne peut pas communiquer jusqu'à la présentation de ses résultats le 24 avril prochain, ne fait pas de commentaire, mais précise que « le process concernant le projet Axa IM est en cours avec un closing attendu début juillet».
Le process concernant le projet AXA IM est en cours avec un closing attendu début juillet Un porte-parole de BNP ParibasCalculs à préciser
Lors de l’annonce de l’acquisition d’Axa IM à l’été 2024 pour 5,1 milliards d’euros, BNP Paribas avait déclaré qu’elle engendrerait une baisse de son ratio de capitaux propres durs CET1 de 0,25 point. La banque n’avait pas communiqué sur le coût en capital si d’aventure les règles prudentielles appliquées étaient différentes.
Certaines sources proches indiquaient alors que ce coût ne serait pas foncièrement plus élevé. Cependant, les analystes de Mediobanca avaient évalué au mois de septembre qu’une remise en question de cette technique comptable augmenterait le total du coût en capital de 0,65 point de pourcentage.
BNP Paribas n’est pas la seule qui se verrait refuser l’utilisation de ce compromis danois. La banque italienne Banco BPM a déclaré dans un communiqué le 26 mars dernier que la BCE avait aussi émis une interprétation négative sur cette manière d’opérer dans le cadre de son OPA sur le gérant d’actifs Anima . L’objectif du superviseur n’est pas d’augmenter inutilement le coût des acquisitions, mais bien de veiller à ce que tous soient soumis aux même règles, qu’ils disposent de compagnies d’assurance ou pas.
Franck Joselin
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