
le logo de Teleperformance sur un bâtiment du groupe. (Crédit: / Adobe Stock)
On dit souvent que le diable se cache dans les détails et, dans le cas de Teleperformance , cette assertion se paie cher. L'action, qui a perdu plus des deux tiers de sa valeur en trois ans, a encore abandonné près de 10 % depuis la publication de ses résultats 2024, il y a un mois.
Le spécialiste des centres d'appels a pourtant enregistré une croissance organique de 4% au quatrième trimestre 2024, marquant une accélération par rapport au troisième (+ 3%) et aux neuf premiers mois (+ 2,1%) et confirmant l'inflexion de l'activité observée tout au long de l'année écoulée. Sur l'ensemble de l'exercice, elle est ressortie à 2,6%, un niveau conforme aux attentes et qui devrait devenir la norme.
Le chiffre d'affaires s'est ainsi élevé en 2024 à 10,3milliards d'euros et le résultat opérationnel courant à 1,5milliard, laissant apparaître une marge de 15%, en progrès de 10 points de base à taux de change constants. Plus remarquable encore, le flux de trésorerie a dépassé le milliard d'euros, pour s'établir à 1.084millions.
IA, encore et toujours
Dans la lignée de ce retour à la croissance, Teleperformance table pour l'exercice en cours sur une progression interne de l'activité comprise entre 2% et 4% (une prévision qui prend en compte la perte d'un contrat important de gestion des visas dans la division de services spécialisés), assortie d'une modeste progression de la marge opérationnelle de 0 à 10 points de base. Et c'est là qu'intervient le fameux détail où se camoufle le diable: les marchés attendaient à la fois une amélioration de la rentabilité supérieure (de 50 points de base, selon le consensus) et des prévisions de croissance à moyen terme.
Ils ont ainsi occulté les annonces au sujet de l'intelligence artificielle (IA), qui est la grande problématique de Teleperformance (ou désormais TP, la marque sous laquelle le groupe compte se développer). Outre ses projets déjà en cours, au nombre de 200, l'entreprise a annoncé une enveloppe de 100millions d'euros pour nouer des partenariats ciblés avec des sociétés spécialisées dans l'IA, à l'instar de celui conclu mi-février avec Sanas, dont la technologie permet, par exemple, d'atténuer l'accent des opérateurs indiens en temps réel sans interférences pour le client.
L'adoption de l'IA par les entreprises s'avère plus lente qu'anticipé, mais le groupe français n'en tire aucun crédit auprès des marchés, malgré ses performances solides. Conséquence, une valorisation à la casse qui n'a pas beaucoup de sens, avec un multiple de capitalisation de 6 fois les bénéfices courants estimés et de 4,4 fois les cash-flows nets disponibles pour2025.
La capacité du groupe à s'adapter à l'IA suscite toujours des doutes auprès des marchés. Il devrait parvenir à les convaincre à mesure que ses résultats resteront solides.Nous préconisons un achat spéculatif, réservé aux investisseurs les plus audacieux.
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