
Le jeudi 24 octobre 1929, le Dow Jones chutait de 22,6% en séance avant de clôturer sur une baisse de 13%, un record à la baisse. (Crédit : wikimedia : American union bank.gif)
Le jeudi 24 octobre 1929, la Bourse de New York vivait son « jeudi noir » : une séance boursière marquée par une chute de 22,6% pour l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones. Un effondrement qui restera dans les annales comme la plus importante crise de l'histoire du capitalisme moderne et qui précipita les Etats-Unis dans la grande dépression. Retour sur cette séance historique, 90 ans après, jour pour jour.
Origines du krach
Les années 20 ont été marquées par une phase de forte croissance économique. Au sortir de la Première Guerre mondiale, le monde industriel vit deux révolutions majeures dans deux secteurs clés, que sont l'industrie et l'automobile . C'est l'époque du Fordisme. Le progrès technique permet alors d'engendrer des gains de productivité qui hissent les Etats-Unis au rang de première puissance industrielle au monde.
Sur la période 1917-1927, la croissance moyenne de la productivité atteint en moyenne 3,8% par an, «son plus haut niveau de l'histoire», selon l'économiste Jean-Pierre Petit.
De 1922 à 1929, l'indice Dow Jones progresse en moyenne de 18% par an, soit une hausse de plus de 300% en seulement 8 ans. Dans le même temps, la production industrielle américaine enregistre une hausse de 50%, une progression significative mais qui reste loin des 300% de hausse du Dow Jones sur la période.
Exubérance irrationnelle
«Le cours des titres augmente plus que les profits des entreprises, qui eux-mêmes augmentent plus que la production, la productivité, et enfin plus que les salaires, bons derniers dans cette course», résume un spécialiste de l'histoire économique. C'est cette déconnexion entre la réalité économique et le sentiment que la Bourse ne peut que monter qui alimenta tous les excès.
Une bulle spéculative se forme alors, amplifiée par le nouveau système d'achat à crédit d'actions. Baptisé call loan, ce système permet aux investisseurs d'acheter des titres avec une couverture de seulement 10% : ainsi un dollar déposé permet d'acheter 10 dollars. Quelques jours avant le krach (les 18, 19 et 23 octobre), les premières ventes massives ont lieu. Ce sont encore des prises de bénéfices, mais elles commencent à entraîner les cours à la baisse.
Retour sur le «jeudi noir»
Le jeudi 24 octobre 1929, un vent de panique se met à souffler sur les marchés. L'étincelle qui a mis le feu aux poudres ? Une rumeur qui circule dans les salles de marchés selon laquelle de gros investisseurs auraient pris massivement leurs bénéfices. La nouvelle se répand comme une trainée de poudre. A l'approche de la mi-séance, les acheteurs ont déserté le marché. Plus personne ne veut acheter, quel que soit le prix, ce qui provoqua un effondrement des cours. À midi, l'indice Dow Jones accuse une perte de 22,6 %, c'est la plus forte chute d'un indice boursier de l'histoire.
Face au désastre, les principaux banquiers de new York se réunissent en urgence et décident d'intervenir pour soutenir les cours, ce qui permet de contenir la baisse. Mais cela ne suffit pas à rassurer les organismes de prêts qui demandent aux emprunteurs de leur restituer les liquidités prêtées. De nombreux investisseurs qui ont emprunté pour spéculer sont ainsi contraints de liquider leurs positions (appels de marge ou margin calls) ce qui accentue la baisse. A la clôture, le Dow Jones parvient à limiter son repli à 13% pour ce seul jeudi noir.
Entre octobre et fin décembre 1929, la chute des indices se poursuivit, avec un repli de 32% pour le Dow Jones. Ce krach boursier eut des répercussions majeures, aux quatre coins du globe. L'Amérique traversa une période de déflation et de grande dépression. Pour d'autres pays comme l'Allemagne c'est au contraire l'hyperinflation qui mis à genoux l'économie et constitua un terreau fertile pour l'avènement du troisième Reich.
Fl (redaction@boursorama.fr)
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