
Netflix : une série à succès planétaire
Le pionnier du «streaming» aux 300 millions d′abonnés dans le monde a réussi à mettre le cap sur la rentabilité. L′action pourrait continuer à grimper.
Son actualité. Pour les plateformes de streaming cotées, le parcours boursier dépend étroitement du rythme de croissance du nombre d'abonnés.
Et, sur ce plan, le pionnier du secteur a pleinement rassuré en gagnant 18,9 millions d'abonnés au quatrième trimestre 2024 .
Un record en un seul trimestre pour le leader mondial. Il compte désormais 301,6 millions de clients. Un dynamisme qui se traduit dans les comptes.
Au dernier trimestre, son chiffre d'affaires a progressé de 16%, à 10,2 milliards de dollars, et son résultat d'exploitation a bondi de 52%, à 2,2 milliards de dollars.
Malgré un dollar fort, le groupe a révisé à la hausse ses prévisions 2025, à savoir un chiffre d'affaires compris entre 43,5 et 44,5 milliards de dollars et une marge d'exploitation de 29%.
En Bourse, l'action explose les compteurs avec un gain de 150% sur trois ans.
Sa stratégie
Ce n'est un secret pour personne, la vidéo à la demande a pris une place décisive dans l'industrie audiovisuelle. Les choix stratégiques décidés en 2022 par les dirigeants ont été payants.
Pour attirer de nouveaux abonnés, Netflix a décidé de lutter contre le partage des comptes en obligeant les utilisateurs à payer pour ajouter des profils.
Surtout, après des années de conquête des consommateurs à un tarif modeste, Netflix a mis le cap sur la rentabilité en augmentant ses tarifs, y compris pour les formules avec de la publicité.
Le but : rassurer les marchés sur sa capacité à augmenter ses bénéfices.
Et ça marche : en 2024, le groupe a affiché un bénéfice net de 8,7 milliards de dollars et un flux net de trésorerie disponible de 6,9 milliards de dollars.
En 2024, la marge opérationnelle a atteint 26,7%, contre 20,6% en 2023.
Capitaliser sur ses succès
Outre les succès de ses séries phares (Squid Game, Carry-On, etc.), le groupe a décidé de se lancer dans les événements sportifs (boxe, football américain) pour élargir sa base d'abonnés et vendre de la publicité à prix fort.
Mais, au contraire d' Amazon , Netflix n'envisage pas de mettre le paquet sur l'acquisition des droits des grands programmes sportifs.
Il vise plutôt les évènements spéciaux dont les audiences massives lui offrent d'énormes possibilités de placements publicitaires ciblés.
Cette stratégie a trouvé son public puisque les formules avec publicité représentent 55% des nouveaux clients.
Sa valorisation
La dette nette (6,1 milliards de dollars) reste sous contrôle malgré les dépenses dans les contenus, prévues à 18 milliards de dollars cette année.
Avec un ratio cours sur bénéfice net par action estimé à 39,2 pour 2025 et 31,8 pour 2026, la valorisation est élevée.
Mais elle peut s'expliquer par la prévision d'une forte croissance de 17% de l' excédent brut d'exploitation (Ebitda) en 2025, selon le consensus Factset.
L'absence de dividende est compensée par un programme de rachat d'actions significatif. L'entreprise reste très rentable et diversifie ses sources de revenus.
À cela s'ajoute une hausse régulière de la marge et du flux de trésorerie disponible. Nous achetons l'action à titre spéculatif.
D'autant que, après un recul de 13% depuis son plus-haut historique à 1.064,50 dollars le 14 février dernier, la valeur est revenue à un cours plus abordable.
Gouvernance
Reed Hastings
Président exécutif
gé de 65 ans et diplômé de mathématiques, il fonde en octobre 1991 Pure Software, un éditeur de logiciels qu'il revend en 1997.
Dans la foulée, il crée Netflix, qui fonctionnait à l'origine comme un service d'abonnement de DVD.
Le 19 janvier 2023, Reed Hastings devient président exécutif et nomme Ted Sarandos et Greg Peters co-PDG de Netflix.
Actionnariat
- Vanguard : 8,7%
- Blackrock : 5,8%
- Fidelelity : 4,8%
Opéable. Reed Hastings ne détient plus que 1,25% du capital de Netflix .
Les plus grands gestionnaires de fonds (Vanguard, Blackrock, Fidelity) sont présents au capital.
Netflix reste opéable. En 2017, plusieurs rumeurs faisaient état d'un possible intérêt de la part d' Apple .
À l'époque, la firme de Cupertino n'aurait fait qu'une bouchée du groupe valorisé alors 65 milliards de dollars.
Le saviez-vous ?
«Tout-doum»
Le son qui accompagne l'apparition du logo Netflix avant le début d'un programme provient de «House of Cards», l'une des premières séries originales produites par le géant américain .
Aux origines
Le nom de la plateforme vient de la combinaison de deux termes précis : «Net» pour «Internet» et «Flix», qui signifie «film» en argot . Lorsque l'entreprise n'était qu'un service de location de DVD, elle portait le nom de Kibble (croquette) .
2 heures par jour
En octobre dernier, la société a estimé que ses utilisateurs passaient en moyenne deux heures par jour à regarder des films et des séries sur sa plateforme . En France, un individu passe en moyenne 4h23 par jour à regarder la télévision (usage classique ou en streaming), selon Médiamétrie
L'analyse graphique
Ascension. Depuis un creux à 164 dollars en juin 2022, le titre évolue sans faille dans un canal ascendant .
Celui-ci l'a conduit à générer un gap au-dessus de 942 dollars et établir en février un record à 1 .065 dollars .
Après consolidation à 853 dollars, les moyennes mobiles se conjuguent au sommet antérieur et à l'entrée de gap à 942 dollars pour étayer un support, et poursuivre vers 1 .065 dollars et au-delà .
Atouts
- Une position de leader mondial indéniable.
- Des gains de nouveaux abonnés dans le monde.
- Un flux net de trésorerie disponible impressionnant
Risques
- Des ratios de valorisation boursière élevés.
- Toujours pas de dividende pour les actionnaires cette année.
- Une valeur qui souffre quand les taux d'intérêt grimpent.
Notre conseil
- Achetez. [NFLX].
- Objectif : 1.400 $.
- Profil : spéculatif.
- Prochain rendez-vous : résultats trimestriels, courant avril.
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