
(Crédits photo : Unsplash - Chris Liverani )
Les actions sont souvent classées en valeurs offensives et valeurs défensives. Selon le contexte macro-économique, il sera judicieux d'investir plutôt dans une catégorie qu'une autre. C'est pourquoi les gérants ont tendance à opérer à chaque changement de cycle une rotation dans leur portefeuille pour se positionner sur les valeurs les plus à même de tirer parti du contexte.
Découvrez dans cet article notre focus sur les valeurs offensives et défensives, leurs caractéristiques, mais aussi le moment opportun pour acheter ce type de valeur.
Valeurs offensives : qu'est-ce que c'est ?
Valeurs offensives et défensives sont deux notions opposées et ces deux catégories de titres réagissent différemment selon la conjoncture économique.
Une valeur défensive est une action de société dont les performances ne sont pas directement dépendantes des cycles boursiers. Elles ont tendance à reproduire les fluctuations du marché, mais avec une amplitude moins importante, leur Bêta étant compris entre 0 et 1. Les valeurs défensives sont donc moins exposées au risque de marché.
Cinq grands secteurs d'activité regroupent les valeurs défensives : la santé, l'agro-alimentaire, les services aux collectivités, l'énergie et les opérateurs de télécommunications. On y ajoute parfois aussi le logement. Ces secteurs répondent à la majorité des besoins primaires des populations, d'où leur caractère défensif. Ces besoins, quelle que soit la conjoncture économique, doivent être satisfaits.
Mais attention, certains filtres doivent s'appliquer car ces secteurs comportent des sous-secteurs qui n'appartiennent pas aux valeurs défensives. Ainsi, les biotechs qui appartiennent au secteur de la santé n'entrent pas dans la catégorie des valeurs défensives, comme par exemple les sociétés du secteur de l'épicerie fine par exemple, bien qu'elles fassent partie du secteur agro-alimentaire.
À l'opposé, se situent les valeurs offensives. Il s'agit des actions de société dont les performances sont très dépendantes des cycles boursiers. Elles ont elles tendance à reproduire les fluctuations, avec une plus grande amplitude. Ainsi, leur potentiel de gain est supérieur à la moyenne de gain du marché dans des circonstances haussières.
Le secteur automobile ou encore le secteur du luxe ou celui de la Tech sont des secteurs d'activité considérés comme offensifs.
Valeurs offensives et défensives : pourquoi investir ?
Les valeurs défensives sont privilégiées par les investisseurs lors des krachs qui s'accompagnent généralement d'une rotation sectorielle en faveur des valeurs défensives, conservées pendant la phase de récession mais elles présentent moins d'intérêt en phase de boom et d'expansion. En effet, les valeurs défensives présentent un avantage majeur : amortir les cycles boursiers baissiers lorsque les phases économiques sont plus complexes.
Mais il ne faut pas non plus occulter un autre avantage qui joue en leur faveur : il s'agit de sociétés matures, bien installées, qui versent le plus souvent des dividendes et csouvent même des dividendes en croissance régulières.
On préférera en revanche les valeurs offensives en cas de conjoncture économique favorable car elles permettent de profiter de la croissance avec des performances boursières parfois impressionnantes.
Notez toutefois que les valeurs offensives, en toute logique, présentent un niveau de risque plus élevé. Elles amplifient les variations de cours et peuvent donc également amplifier les baisses en cas de chute du marché.
Il est donc judicieux de posséder un portefeuille diversifié composé de valeurs offensives et défensives et de charger un peu la barque ou de réduire la voilure sur l'une ou l'autre de ces catégories selon le contexte macro-économique.
Valeurs offensives et défensives : attention à ces notions toutes relatives
Enfin, il est important de rappeler que ces notions sont assez relatives et mouvantes même parfois. Ainsi, une valeur offensive ou défensive peut perdre ce statut si ses performances vont à l'encontre de ce dernier. Par exemple, lors de la crise de 2009, l'action Pernod Ricard, cotée sur Euronext Paris, a perdu 22 % de sa valeur au premier semestre, alors que l'indice européen de l'alimentaire et des boissons n'avait lui baissé sur la même période que de 6,5 %. Elle a donc perdu son statut de valeur défensive à ce moment, compte tenu de l'évolution de ses fondamentaux et une baisse importante de son chiffre d'affaires lié à une chute des ventes de champagne. Cette catégorisation entre valeur défensive et offensive n'est pas forcément définitive et peut évoluer avec le temps selon des facteurs micro-économiques.
Attention aussi car les valeurs défensives n'afficheront pas forcément une solidité à toute épreuve en période troublée. Il est important de ne pas se focaliser sur leur statut en occultant le contexte macro-économique. Par exemple, Danone, action française défensive majeure de l'agro-alimentaire souffre en Bourse depuis la chute des marchés due à la guerre en Ukraine. La hausse du prix des matières premières agricoles pèse très lourdement sur le cours de Bourse de cette société et son caractère défensif n'a alors que peu de poids face à l'augmentation du prix des céréales.
La catégorisation entre valeurs offensives et défensives est une clé de lecture pertinente et qui peut vous aider à composer un portefeuille diversifié et performant mais qu'il est important de relativiser pour rester à l'écoute des marchés et des facteurs macro-économiques et micro-économiques qui pèsent sur eux et peuvent avoir une incidence considérable.
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